Entre fantastique, fantasy et science-fiction : le cercle Makaore

Littératures de l’imaginaire… Que peut bien définir ce terme alors que, par essence, une bonne partie de la littérature est le fruit de l’imagination des auteurs qui la produise ? Pourtant, puisqu’il faut bien céder à la manie de la catégorie et que celle-ci peut aider à s’y retrouver dans un univers foisonnant, décrivons-en un peu les contours. Certains les trouveront peut-être trop grossiers ou trop restrictifs mais ils aideront à tracer un chemin dans une littérature qui, depuis bientôt quarante ans, tient le haut du pavé chez les jeunes et moins jeunes lecteurs.

Trois genres distincts aux spécificités établies pour glorifier l’inexplicable :

Pour dresser à grands traits un premier tableau, on peut considérer que les littératures de l’imaginaire se découpent en trois grands genres dont les frontières sont parfois perméables. Le premier de ces genres est ce qu’on appelle la fantasy qui met en scène magiciens, dragons et chevaliers et qui, dans sa sous dénomination « d’heroic fantasy » fait référence au Moyen-Age et à un monde chevaleresque. En deuxième lieu, le fantastique tient une grand place dans ce genre. Ils s’y croisent tout une armada de vampires, créatures horrifiques, folklore né de légendes terrifiantes remontant du fond des âges… Le troisième pilier est la science-fiction dont les descriptions d’avenirs apocalyptiques ou radieux établissent un questionnement constant avec notre époque.

Pourquoi s’il est possible d’établir de telles distinctions, range-t-on ces trois genres littéraires sous une détermination commune ? C’est que chacun d’entre eux décrit, en autant de registres spécifiques liés à leur propres traditions, la présence ou l’irruption de l’inconnu, de ce qui ne peut s’expliquer par les normes rationnelles de notre réalité, de ce qui est nouveau et entraîne le lecteur dans un monde hors norme, irréel.

Chacun à leur manière, ces genres dépassent ou transgressent les frontières de la réalité. Si la science-fiction le fait en s’appuyant sur une certaine rationalité, s’accrochant à la recherche scientifique pour donner un aspect de vérité aux plus grands délires, la fantasy et le fantastique assument totalement la notion de surnaturel. Si la science-fiction tente de fournir des explications plausibles pour décrire un futur plus ou moins lointain, la fantasy mise sur le « merveilleux » pour introduire les phénomènes les plus irréalistes possibles. Le fantastique qui se développe à la frontière de la folie des protagonistes qui peuplent ses histoires laisse planer le doute sur la réalité des faits qui y sont décrit, n’hésitant pas à laisser de nombreux phénomènes inexpliqués.

 

La saga Makaore, tout un univers à découvrir

Si elle entre bien dans la catégorie des littératures de l’imaginaire, difficile de classer véritablement la sage du Cercle Makaore dans un genre précis. Les lecteurs qui s’y plongeront s’amuseront peut-être à y repérer des éléments qui évoquent aussi bien ce que l’on nomme fantasy que des composantes du fantastique ou d’autres encore qui appartiennent au domaine de la science-fiction.

L’exploration des possibilités infinies du cerveau humain :

L’idée de ces romans est née d’un simple jeu de l’esprit comme en font souvent les enfants : et si ?… Et si j’avais le pouvoir de me déplacer d’un endroit à un autre en une fraction de seconde ? Et si je pouvais me trouver à deux endroits à la fois ?…

Ici, ces questionnements sont les suivants : Et si, par la simple force de mon cerveau, je pouvais « forcer » les gens à agir comme je le désire ? Et si, par la simple force de mon cerveau, je pouvais déplacer les objets selon ma volonté ? Et si, par la simple force de mon cerveau, je pouvais retenir tout ce que j’apprends ? Ces trois suppositions relèvent de phénomènes que l’on regroupe sous le vocable de parapsychologie.

La parapsychologie étudie les phénomènes paranormaux que la science ne peut pas expliquer et qui mettent en jeu le psychisme dans son interaction avec son environnement. Elle classe ces phénomènes sous deux catégories : les perceptions extra-sensorielles comme la télépathie par exemple et la psychokinésie qui est la faculté de l’esprit d’agir directement sur la matière, par exemple en pouvant la déplacer. S’y ajoute l’hypermnésie, soit la mémoire infinie.

A partir de ces trois grands phénomènes, le roman se bâtit en partant de l’hypothèse qu’au cours des siècles, certains humains sont parvenus à développer leurs facultés parapsychologiques et ont formé un monde en parallèle du nôtre. Pour des raisons de sécurité, pourchassés par les tenants de la science dit dure, ils ont été obligés de se réfugier dans la clandestinité, dans des lieux secrets comme les grottes ou les cavernes.

C’est dans un de ces lieux souterrains qu’a été créé l’académie Paracelse qui accueille des jeunes gens possèdant ce genre de don afin de les aider à le développer le plus possible. C’est ainsi que les trois héros du roman Mika, Emma et Sagamore entrent dans cette école et le lecteur suit leur évolution à l’intérieur de cet univers étrange et passionnant.

Le goût de l’épique :

Une fois posé le postulat qui préside au lancement de l’histoire, l’aventure commence pour les trois héros. Cette aventure ne serait pas palpitante s’il n’y entrait pas l’idée d’un combat à mener. Ce combat est de deux ordres : résister à la volonté des tenants de la science officielle, les maîtres de l’université, d’annihiler toute l’organisation parapsy et ne pas laisser ce mouvement humaniste tomber aux mains des Renégats, ces parapsychologues qui détournent à des fins autoritaires et mercantiles les pouvoirs dont ils sont dotés. Ces mêmes Renégats sont ceux qui ont œuvré au cours des siècles pour imposer leur volonté aux humains, notamment au travers de dictateurs maintenant leur population en esclavage…

L’aventure commence lorsque les difficultés commencent et qu’il faut lutter pour protéger un mouvement, une école qui sont importants aux yeux des héros.

La saga met en scène de grands combats qui relèvent de l’épique. En effet, les pouvoirs dont sont dotés les « soldats » qui s’affrontent en font de redoutables guerriers. Il y a ceux qui peuvent, d’un regard, laver le cerveau de leurs adversaires ; ceux qui utilisent toute sorte de projectiles à lancer sur les ennemis eux-mêmes possédant des capacités identiques et d’autres encore qui ont intégré dans leur mémoire des centaines de modes de combat qu’ils utilisent à loisir… le plaisir de la description fait le reste pour la plus grande joie des lecteurs.

Des romans d’apprentissage :

Les trois héros de cette saga sont des enfants. Ils ont respectivement 11, 13 et 15 ans. Ce sont des âges où l’on est prêt à croire au merveilleux mais aussi à s’engager pour défendre ce que l’on croit juste.

A travers leurs aventures, les héros vont découvrir des univers et des civilisations très différents. Tous trois portés par une quête personnelle liée à leur vie d’avant, ils portent un regard neuf sur tout ce qui les entoure. La saga suit leur évolution de l’enfance à l’adolescence ou à l’âge adulte pour la plus âgée. Elle permet une identification certaine pour le lectorat le plus jeune qui se retrouve dans les mille et unes tracasseries qui jalonnent la vie enfantine.

Au fil de leurs aventures, ils évoluent et sont confrontés à des situations qui les font grandir. C’est toute la particularité des romans d’apprentissage qui permettent de suivre l’évolution de personnages jeunes et inexpérimentés à travers épreuves et péripéties multiples.

Des questionnements philosophiques et moraux :

La ronde des suppositions entraîne vite d’autres questionnements qui sont au cœur des romans. Si je peux, par la force de mon regard, faire agir les autres comme je l’entends, comment puis-je être sûrs de leurs sentiments ? Pourquoi certains parapsychologues ont-ils choisi le côté maléfique plutôt que de faire bénéficier l’humanité de leurs pouvoirs ? Quels rapports entretenir avec les « powerless » si on est capable de les mener à sa guise ?

Confrontés à ces questions, les héros devront se positionner et cela n’est pas facile lorsque des personnes très proches donnent le mauvais exemple. L’étude d’événements passés qui sont décrits minutieusement permet de tracer son propre chemin et d’établir sa propre morale.

Découvrir d’autres civilisations, d’autres traditions :

C’est aussi le point fort de cette saga.

S’appuyant sur un postulat que la science véritable rejette, elle n’en étudie pas moins l’histoire de certains mouvements réels se rattachant aux phénomènes para-psychologiques. Ce sont les expériences de Paracelse, médecin-chirurgien du XVème siècle qui concevait les phénomènes naturels comme des processus de transformation alchimiques. Il théorisa également les forces surnaturelles et se trouva en but aux institutions. Ce furent également les expérimentations de Mesmer, fondateur de la théorie du magnétisme animal et qui eut énormément de succès dans les salons de Marie-Antoinette…

Ce sont également les croyances de certains médecins égyptiens du temps des pharaons ou encore les expériences psychédéliques des sorciers vaudous ou mexicains sans oublier la légende noire de la secte des « assassins » hindous.

Les romans permettent de « visiter » chacune de ces traditions liées d’une manière ou d’une autre à la vie des héros.

Riches de toutes ces matières, les romans se développeront sur sept tomes afin d’offrir aux lecteurs une évasion maximum.

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